Décarbonation : le non coté doit se mettre au niveau

Selon le CEO de BlackRock, Larry Fink, le transfert d’actifs hautement carbonés vers des investisseurs privés pourrait constituer « le grand arbitrage financier de notre existence ».

Les membres de la Net-Zero Asset Owner Alliance (NZAOA) ont lancé un appel à l’action à l’attention des asset managers non cotés, leur demandant de s’engager plus nettement dans la lutte contre le risque climatique et l’atteinte d’une somme nulle d’émissions de gaz à effet de serre en 2050.

Derrière la NZAOA se trouvent quelques-uns des plus grands bailleurs de l’industrie du non coté, tels que les fonds de pension CalPers et CDPQ, ou d’autres investisseurs institutionnels de premier rang comme Allianz, la Caisse des Dépôts, et Swiss Re.

Compte tenu de l’identité des porteurs du projet, l’appel devrait trouver une certaine résonance chez les investisseurs privés. 

Parmi les acteurs spécifiquement visés par la NZAOA, il y a les fonds de private equity. S’ils gèrent, à travers le monde, 6 300 milliards de dollars d’actifs, les GPs n’ont levé que 183 milliards de dollars destinés à des stratégies climatiques dernièrement. Pour la NZAOA, c’est bien trop peu. Et ce n’est pas les fonds immobiliers, les fonds de dette privée, ou les fonds d’infrastructures qui vont relever le niveau général. 

Plus inquiétant encore, c’est la propension des asset managers cotés à « décharger » leurs portefeuilles des actifs fossiles ou assimilés vers les investisseurs privés, moins contraints par la taxonomie climatique en vigueur.    

Selon le CEO de BlackRock, Larry Fink, le transfert d’actifs hautement carbonés vers des investisseurs privés pourrait constituer « le grand arbitrage financier de notre existence ».

En coulisses, la bataille climatique est aussi une affaire de rendement. En témoigne la récente décision prise par l’Etat de Floride quant à l’abandon d’une enveloppe de 2 milliards de dollars donnée à BlackRock, faute de rendement suffisant des sous-jacents pro-climatiques.